dimanche, novembre 25, 2012

Reportage



Aplatir les longs moments écoulés dans l’hébétude, dans le coma d’une persistance aveugle.
Défiger les instants. 


 

GUERRIC a une passion sans équivoque : puiser le bien dans le mal. Son bonheur était de trouver l’objet, la personne, le sentiment, l’activité nuisible pour y trouver un trésor enfoui.
La recherche pouvait durer, GUERRIC est aveugle, persistant et parvient souvent à créer  un environnement de survie, dans lequel l’élément – quel que soit sa nature – devient vital, et les rares qualités, un pilier dans son monde.
GUERRIC est tenace. Il reçoit des gifles, voit les horreurs défiler en l’effleurant jour après jour, en créant des éraflures indélébiles.


Il se réjouissait de ces furtifs moments d’escale, y puisait sa force et y confirmait son combat quand le mal lui rendait un peu de bien. L’espoir s’amplifiait et justifiait son entêtement.
Il voulait être Là. Il voulait toucher au changement qu’il pouvait apporter. Il voulait agir et percevoir la reconnaissance du Mal.

Il ne photographiait pas les moments dans sa mémoire. Il abhorrait l’immortalité, la déformation que pouvaient subir ces instants sortis de leur contexte , emprisonnés sur un support papier ou numérique puis cultivées et arrosées de larmes ou de sourires remplis de regret.

GUERRIC ne cherchait pas à arrêter le temps, il le laissait filer et défiler, il en dévalait les pentes en continu, courait, résistait sans essayer de l’attraper.
Il aurait pu cependant le ralentir, le sentir frôler son visage, ancrer sa mémoire, apprécier sa lenteur. Dans l’adrénaline, dans l’ambition irréprochable, dans le narcissisme du bien, l’acceptation de la nature, GUERRIC laissait le temps faire à sa guise.

La lenteur active la Mémoire.
GUERRIC dans sa quête de l’Absolu choisit la vitesse.
GUERRIC dans sa quête de l’Absolu a perdu la Mémoire des moments parcourus pendant la Course.

La course arrivait à sa fin quand l’Absolu de son pouvoir a violemment repoussé GUERRIC.
Ennuyé par la persistance, par la menace d’être touché, l’Absolu décide de renier sa propre existence et de se replier dans l’imaginaire.
GUERRIC flotte entre un monde sans mémoire abandonné en vitesse et celui de l’Absolu presqu’imaginaire.
Suspendu dans l’Apesanteur, il cherche les conclusions à tirer, les actions à prendre.
Dans son cerveau, il cherche dans les rares moments de lenteur ce que sa Mémoire aurait pu sauvegarder. Il ne trouve que des photos sans contexte et les rejette aussitôt pour éviter la désorientation.


Les photos sont traîtresses et se nourrissent de larmes.

GUERRIC est issu d’un conte de fée. Il court derrière une fleur, un être, un concept pour atteindre le bonheur de l’Absolu. Il est l’exception qui ne retient pas les obstacles mais l’obsession du sentiment qu’il aurait acquis en fin de course.
Suspendu dans l’Apesanteur, il cherche à se frayer un chemin au milieu de sa solitude.

Conscient que les miettes de pain jetées pendant sa course ont déjà disparu, il ne cherche pas à rebrousser chemin mais à changer d’orientation, à ajuster l’objet de quête, à programmer un autre noble objectif de parcours.
Conscient du risque, il reprend une course indéfinie, en construisant des repères instantanés, tisse sa toile selon les coins qui se présentent.
Conscient de la perte, il décide de la repousser au fond de sa pauvre mémoire, en vitesse pour limiter les éraflures de son passage et la persistance de ses images.

GUERRIC est condamné par le recommencement à subir le mal qu’il se passionne à explorer.
A éviter les images, il ne garde que la Foi et des Principes sans Mémoire, pour un mal dont la nature a subi un ancrage irréversible.


lundi, septembre 10, 2012

Steps

S.

Quand j'ai compris le sens de ses mots, le temps s'est arrêté pendant quelques minutes. Je ne voulais pas comprendre, comprendre malgré la facilité m'était insurmontable. Il fallait que je réagisse. Dans ces moments, je pense à ces pièces de théâtre, quand de choc les femmes s'évanouissent, ou à ce livre du collège quand Iseult s'est laissée mourir... J'ai longtemps soupçonné mon humanité faute de réaction "normale". Je crois que j'ai été atteinte d'une sorte de tétanos, tout mon corps s'est contracté, je suis devenue pierre.
Au bout de quelques minutes, j'ai décidé d'enlever le masque... Pour quelques minutes, le temps de toucher mon humanité, puis de la recouvrir.


A.

De l'amertume naît la colère. Chaque jour une nouvelle blessure nerveuse enfouie très vite dans le coeur des neurones. Je laissais échapper de petites explosions pour maintenir viable la pression. J'avais besoin de colère pour nourrir la haine. J'avais besoin de haine pour survivre.

Et pendant ce temps, le défi était de garder la face tous les jours, de garder "le visage habituel", le regard vif, tenir debout, contrôler le corps fantôme, répondre, sourire. Ne pas ennuyer.
Sourire
Ecouter
Ecouter
Répondre
Sourire
Ne pas ennuyer

R.

Se réveiller un jour avec une idée.
"I want my life back"
Quelque chose me l'a arrachée, je dois donc la retrouver, la toucher, l'attrapper et l'emprisonner dans un médaillon
Ne laisser personne s'en approcher, la porter, et la contrôler
Je revois le passé, et j'imagine ma vie se prolonger et aller à l'infini
Un long et pénible combat mental

A.

Ou comprendre que cette vie ne m'appartient plus, que je dois en construire une autre qui ne dépend que de ma personne
Je fixe des yeux ces murs blancs pendant des heures, je me dévoue pour les gens que j'aime, il n'y a pas de répit
Je ne suis qu'une phase. Une phase pour les autres, une transition d'un état à un autre
Une phase.
A ce stade, la douleur n'est plus aigüe, mais grave, profonde et durable
Je gaspille mon temps, sans compter...
Je suis incroyablement occupée à donner.

H.

Je suis fatiguée, je veux en finir. Admettre le besoin et attendre la main tendue... Je n'y suis pas encore. Je force la transition. Je me tends la main à moi-même, une main tremblante, pâle, et fragile. J'essaie de m'habituer au blanc des murs chaque matin après des années vertes, je les décore pour les aimer, du moins les supporter.
Je m'aide à oublier, je ne rejette pas ceux qui peuvent me faire oublier. Je m'aide à m'aimer de nouveau.
Le chemin est long, c'est peut-être l'étape la plus longue avant la guérison.


En attendant, le cœur est désactivé, seul le cerveau est en marche. J'organise ma survie, le meurtre des sentiments et l'amputation des lobes fragiles de mon corps.

vendredi, février 10, 2012

Démence

"La folle" Par Ibara
Les yeux tombent et roulent par terre
Les mains pendantes et les jambes flasques
L’oreille en morceaux
Bientôt la rigidité. C’est mieux que rien, mieux que l’étouffement.
Laisser aller, laisser faire, garder les yeux ouverts pour se voir dans ses pensées, pour assister au spectacle
Le cœur ne veut pas lâcher
Pas de larmes mais les cris transpercent la douleur muette
Pas de haine, pas de surprise. Ce qui arrive est prévisible et naturel
Pas de rancune
Une question obsédante : Et après ? Que va-t-il se passer ?
Le vide est horrifiant, l’ignorance terrifiante.
Les Autres
Le Pardon n’est plus la question
Que reste t-il comme possibilités ?
Comment traverser sans possibilités ?
Fouiller dans l’impossible pour Traverser
Rien ne doit se perdre, Rien ne doit se transformer
Traverser pour revenir au point de départ et recommencer
Ou traverser pour retrouver ce qui est perdu
Rien ne doit se transformer
Plus fort que l’exigence, l’égoïsme absolu
Non, c’est l’horreur de l’overdose de la culpabilité
L’oubli
Et la douleur qui rappelle
Et les mots se répètent et murmurent à l’infini dans l’oreille en lambeaux
Ne rien lâcher jusqu’à traverser
S’accrocher à l’impossible faute de possibilités

Démence.

lundi, novembre 07, 2011

Chewing-Gum

 J'ai commencé à aimer l'écriture à l'âge de 18ans. Tout m'inspirait: le bonheur, la tristesse, la solitude, l'amour, le temps, la censure, la répression, la mort... J'aimais déguiser mes mots, les colorer, les disposer dans un désordre intentionnel que seuls les incompris comprenaient. Je les ai jetés sur un écran, dès 2005,  pour leur faire des amis et leur donner une forme, des yeux et une voix.
Au fil des années, mes mots s'étouffaient et avaient commencé à se faire rares pour laisser la place à la parole, à l'humour, au bavardage et à mon manque d'imagination et d'inspiration.
Mon dernier opus date de 2010. La Révolution de 2011.

La Révolution a eu sur moi un effet opposé à la logorrhée que j'ai constatée chez mes semblables. La Révolution a inhibé ma plume, et s'est simultanément accompagnée d'une déferlante imagination standard sur la toile de la blogosphère et des médias.
Depuis Décembre 2010, le même champ lexical circule, les mêmes idées pseudo-contradictoires sont véhiculées menant pourtant vers une même pensée.

Nous sommes dans l'ère des mots révolutionnaires chewing-gum.

Je m'attendais pourtant à ce que l'Art fleurisse et à ce que les mots s'épanouissent. Seul le talent des caricaturistes a réussi à m'impressionner. Je ne suis pas exigeante, mais je pense que l'art est encore prisonnier de notre Histoire.
L'action s'est faite rare et les discours assourdissants.

Pendant qu'une majorité cherche à obtenir les excuses de ceux qui ont soutenu la dictature ou la punition ou l'oubli, nous ne prenons pas le temps d'obtenir de nous pardonner à nous mêmes. Nous nous sommes réveillés, lavés de tout péché, et avons naturellement pointé du doigt les autres et nous sommes proclamés Héros.

La solidarité a rarement été un choix, plutôt une obligation contextuelle et phraséologique, une adhésion obligatoire aux pensées de l'autre plus fort, plus insultant, et sans égard pour son propre passé coupable.
Si les Tunisiens ont enfin réussi à cocher des cases différentes le 23 octobre,  ils n'en restent pas moins demandeurs d'une thérapie qui les sortirait des sphères dictatoriales.

La Révolution est pour l'instant poussée, portée et criée par les opportunistes. Au lieu de la soutenir, chacun l'a détournée pour en devenir le héros, sans décence, sans Méa Culpa.
Par nos mots, nous tuons la Révolution.

Je me suis tue malgré un pré-Ben Ali dont je n'ai pas honte, un post-Ben Ali à la fois heureux et consternant. Je n'ai pas de mérite, je suis citoyenne et j'agis dans ce rôle totalement humain sans une once de super héroïsme opportuniste, je n'ai pas de leçon à donner. Je profite de la Révolution en citoyenne sans ambition personnelle , je partage l'enthousiasme, le cynisme humoristique, l'excitation sincère de mes concitoyens et même parfois le dictionnaire chewing-gum.

jeudi, mai 20, 2010

Balanç0ire- Entre deux 4

Elle ne sait pas danser en solitaire devant le miroir. Son image ne lui renvoie pas son propre reflet dansant mais un pantin ridicule qui se déhanche sur un rythme cérébral. C’est ainsi qu’elle l’imagine. Elle se contente alors de se tenir droite et de fixer son visage. Au mieux un sourire. Au mieux, un dialogue avec elle-même aidée par une glace. Au pire des larmes. Au pire, l’immobilisme.

C’est pourtant ainsi que les gens ont appris à danser, en contrôlant leur propre reflet. C’est ainsi que les gens ont appris à se contrôler, à faire les bons gestes, à se tenir correctement, à structurer leurs pensées … à s’auto-frustrer… à se censurer… en surveillant leur propre image, meurs mimiques, leurs discours, en les critiquant et en les reconstruisant.

Elle ne sait pas danser aussi bien que les autres, elle improvise timidement ses pas selon son corps et son environnement. Elle a appris à ne pas se contrôler et ne connaît donc pas le sens réel de la frustration. Sa voix s’écoule de l’improvisation liée à sa pensée et ne s’arrête que devant les mines décomposées des visages scandalisés par l’écart de son opinion. Sa pensée, elle, ne s’arrête pas, continue à marteler son cerveau.

La posture devient gênante, à force de chanceler entre 2mondes, elle devient marginale dans les 2mondes : celui qui la dérange et celui qu’elle dérange.

A dehors modernes et tolérants, les humains se déchirent les opinions inertes et faussement révolutionnaires. Ils se délectent à critiquer un cinéma intouchable pour avoir et donner –surtout- le sentiment de proximité tactile, proclament la tolérance vis-à-vis d’un anti-conformisme emprisonné dans la sphère du banal quotidien dont les dreadlocks d’un siècle précédent constituent l’originalité du siècle présent… Les humains bourdonnent dans une ruche fermée, sans issue, qui tue, qui n’explose jamais. Les humains ont épuisé un vocabulaire répétitif bourré d’égo. Les hommes à défaut de virilité, la cherchent dans un humour dilué. Les femmes ont encore faim d’un mai69 révolu et sans retour.
Le changement n’est plus qu’une idée. L’action est un mot. Le combat, un délire. La culture, un clic dont on se vante. La danse, l’art du miroir.

Refoulant alors son monde, elle s’assoit au bord ne pouvant pas le quitter, ses pieds ont pris profondément racine pour pouvoir les déterrer. Et elle regarde ailleurs, à un horizon ou des mots jaillissent et jouent librement tels les dauphins insouciants de leur propre existence, ignorant l’égo pour s’en soucier. Serait-ce cette même insouciance qui délierait son reflet ?
Elle hésite. Une fois déliée, son reflet et elle seraient alors lacérés et déchiquetés par les humains qui l’entourent, par l’orgueil, la prétention et la simulation amochée de la tolérance.
Elle s’embaume alors de son cynisme trop répugnant, qui par son air hautain, la marginalise et la sépare du miroir, elle abandonne le clic, devenu sans intérêt et disputé par des humains en cage cherchant une fenêtre sans reflet donnant sur l’horizon.

jeudi, octobre 22, 2009

Hell's Bells

Mesure t-il l'ampleur de son rêve?

Il est grand, si grand que sa tête touche les nuages.
Chacun de ses pas est un voyage, chaque geste de sa main provoque une brise caressante qui souffle sur les visages poussiéreux et laisse entrouvrir les paupières alourdies par le temps aveugle.

Le monde s'arrêtant à ce que ses yeux pouvaient atteindre, il jouissait à plein temps de son rêve éveillé, se frottait aux nuages humides et électriques, découvrait sans cesse de nouvelles galaxies.
Chaque étoile avait désormais un nom, une histoire et une vie.

Mesure t-il l'ampleur de son rêve?
Son corps n'existait plus. Seul son visage comptait, voyait, souriait, explorait et appréciait ce que ses jambes ne pouvaient comprendre.
La connexion n'existait plus. Ses membres avaient désespéré de tenter continuellement la communication avec une tête qui vivait trop loin pour comprendre l'orphelinat du cerveau.
Leurs vibrations ne l'atteignaient plus, malgré leurs appels, leurs tiraillements, leur douleur
Ils vivaient dans 2mondes différents reliés par le cou, qui, à cheval entre le bonheur et la douleur a fini par choisir l'insensibilité.


Mesurait-il l'horreur de son rêve?
Dans son égoïsme, il les avait oubliés. Comme il ne les contrôlait plus, ses pieds marchaient au gré de leurs humeurs, ignorant froids, chaleurs, déserts, cailloux, montagnes et épines.
L'altération de leur état commençait à se voir, et un phénomème d'érosion s'est très vite installé.

Alors il a commencé à perdre sa hauteur, et sa grandeur.
Il se tassait tout doucement sans prévenir, son corps se désintégrait, ses jambes se décomposaient.

Mesurait-il l'irréalité de son rêve qu'il vivait de moins en moins grand?
Sa tête se cogne aux pieds des passants, se remémorant les jours célestes et sereins.


Merci Tom pour le titre...

vendredi, octobre 09, 2009

Logorrhée narcissique


Je les observe d'abord me mentir et me délecte de ma lucidité. Je ravale mon sourire quand je vois cet air sérieux et pseudo-convaincant trahissant un intellect maquillé. Je me perds dans les bégaiements qui ponctuent leurs longs discours inodores. Une série de mots et de bégaiements compulsifs camoufle l'in-action. Ils courent dans leurs flots de paroles, s'essoufflent, s'efforcent, s'asphyxient par peur que la bouffée d'oxygène ne leur coupe le fil de l'inspiration orale, offre le temps de réveiller ma réflexion et mes interrogations quant à leur immobilité dans le train de leur logorrhée perpétuelle.
Des heures et des heures... Mon bouclier faiblit et leurs mots commencent à marteler mon corps et pénétrer mes orifices. Ils me remplissent à rabord, infiltrent mes poumons et mes neurones, grignotent mes pensées, finissent par déborder.


Je suis la fontaine vomissante de leurs mots mégalomanes, l'effigie de leur réussite logorrhéique.

Dans ce carnaval phraséologique, seuls mes yeux sont épargnés. Alors ils s'ouvrent et ils lavent de leurs tristes secrétions haineuses et radioactives mon corps sali d'encre pérorante.
Ils me défendent, calment les hématomes de leurs coups bleus et me murmurent la patience en me promettant un répit sincère.
Quelques minutes blanches de surdité... de vraies promesses actives... de mouvement...
Mes yeux me sauvent et me font reculer. Je suis à nouveau lucide, je décide de ne pas sauter dans le puits du mensonge, de ne pas les rejoindre.
Je redeviens Moi. Je leur demande de se taire. Je ne dis rien, j'agis. Je me lève.

jeudi, juin 04, 2009

Ridiculous Thoughts

J'ouvre les yeux sur une fenêtre de crise cardiaque
7h: L'adrénaline explose, mon cerveau est une fontaine, les muscles tendus, j'ai mal dans ma tête

Je suis un loup
J'attaque
Je mords
Je saigne


Je survis pour vivre

Pour d'autres, c'est facile
Pour d'autres

En survivant de jour en jour, je fais passer le temps
Quelques 110m haies convertis en années donnent des années de course et de sauts

Ridiculous thoughts

Objectif1: Résister
Objectif 2: Avancer
Objectif 3: Ne plus s'arrêter

Tapis roulant virtuel, escalateur à destination du succès, téléportation
Injection du sourire serein

Ridiculous thoughts

Miroir
Visage vert, laissant deviner un sang vert coulant dans des artères et veines vertes
Et si l'on pouvait s'injecter des couleurs au lieu de les peindre en surface?
Ou s'amputer l'estomac qui serre constamment comme pour prévenir d'un malheur omni-présent
Ou laisser le sourire masquer les traits flétris

Ridiculous thoughts of peace of mind

mercredi, avril 29, 2009

Broken Mirror

Je n'écris plus pour éviter de me voir dans le reflet de mes mots... Jusqu' à ce que je me fasse un peu plus jolie...

lundi, octobre 06, 2008

The Game

Après Carpe Diem, je continue le Jeu.


J’appuyai sur « PAUSE »

Je fus subitement pris d’une nausée et d‘un vertige indéfinissables. Pourtant j’étais là, bien confortable dans mon fauteuil dont le moelleux m’enveloppait presque le cerveau.

Je déposai la télécommande sur la table et me levai. J’avais besoin d’une bouffée d’inspiration froide pour me rafraîchir l’intérieur du crâne. J’ouvris la fenêtre et offrit ma tête aux flocons de neige.


Quelqu’un avait glissé ce dvd sous ma porte ; j’avais pensé à un cadeau secret de la part de l’un de mes élèves très épris actuellement des films d’actions avec des effets spéciaux à en couper le souffle. Mais le film avec sa simplicité est doté d’un réalisme tranchant… Et ce crépitement dans mes neurones me dit que j’ai une impression de déjà vu, voire même de déjà vécu.


Lors de mes dernières séances chez mon psychiatre, celui-ci m’avait hypnotisé, dernier recours pour dévoiler quelques morceaux de ma mémoire perdue mais sans succès, toutes les tentatives étaient vaines. Je ne me souvins de RIEN. Lui-même, je l’avais senti, avait perdu espoir et m’a gentiment convaincu de saisir cette nouvelle chance de revivre après mon accident et de recréer ma nouvelle palette de souvenirs.



L’envie de vomir persistait, je courus vers les toilettes et les scènes du film défilèrent à nouveau… Je ne comprenais plus rien.

Je passai vite faite ma tête sous le robinet dans un dernier essai pour éliminer le malaise avant de regagner mon fauteuil.

Je me répétai une dernière fois ma phrase salvatrice : Je suis encore vivant malgré le long tunnel de coma que j’ai traversé, c’est l’essentiel.

J’appuyai sur « PLAY ».


24Faubourg, à toi ;-)

vendredi, juin 06, 2008

Silence...Bang bang

Un de plus

Satut Quo

J'ai honte de mon silence, de mon existence

Je peux mourir aussi mais je ne laisserais que le silence de l'indifférence

Ailleurs n'est pas chez moi
Ici n'est plus chez moi

Dans l'acceptation de l'horreur, je suis un témoin, une complice obligée avec des yeux muets

Bang bang

Et je continue à me lever le dos courbé chaque matin

mercredi, mars 12, 2008

Acrobate

Nous sommes liés par la peur du recommencement.
Si nous ne lâchons pas le fil, c'est que nous avons peur qu'il n'y ait rien pour nous rattraper au fond.

Certains ont pris le risque, je n'en ai eu aucune nouvelle.

Nous avons compris, ce n'est pas la solution. Le sang n'est plus qu'une illusion de la Liberté. Il nous emmènerait juste dans une couche de l'univers ou l'on doit courir éternellement vers le mirage. Seule l'envie d'espace serait assouvie; celle du bonheur, oubliée.

Alors nous tenons bon, même si le fil nous coupe les doigts. Non par conviction, mais seulement parce que nous ne voulons pas prendre le risque.

Nous ne fuirons pas un monde ou nous avons l'espoir d'un changement, vers un autre ou nous risquons d'être immobilement suspendue à jamais.

Nous allons donc résister jusqu'à ce que le fil lâche, ou que nous ayons les doigts coupés. Et si rien ne sera là pour nous rattraper, aspirons l'air de la vie le temps de la chute. Une réserve pour un avenir incertain... Qui sait?

mardi, février 05, 2008

Scribe '


Bonjour

Je suis le Scribe
L'esclave refoulé
J'écris la Liberté

Je suis le Scribe
Je fais saigner mon encre pour écrire vos désirs
Pour enfouir les miens

Je suis le Scribe
Je vous libère de vos amours, de vos haines, de vos actes
Je vous fais parler, avouer, jurer et blasphémer

Je suis le Scribe
Muet

Je connais tous vos secrets

Scribe

Je noies ma haine dans mon encre
Ma détresse, mes poèmes, mon silence, mes révoltes, mes péchés, mes chansons, mes cauchemars, mes humeurs, mes crimes rêvés
Mon encre est NOIRE

Et mes mains blanches distribuent le Noir, de plus en plus noir, au fil des minutes, des heures... des décennies

Bonjour

Je suis le Scribe
Vautré, soumis, silencieux

J'essaie de temps à autre de faire glisser une lettre, un signe, une aile
Vous froncez du sourcil?
L'auriez-vous deviné?
Je les passe dans le Noir
Et mon encre prend plus de volume, visite une nouvelle dimension
Mon corps se rappetisse, laisse l'espace aux mots

Je suis le Scribe
Je suis l'esclave de mes rêves
Je suis l'esclave de vos mots libres, des miens opprimés.

samedi, février 02, 2008

Toile


Je me suis tu
Même si les phrases étaient là
Je sais leur effet

Je me suis tu

Je me fais araignée

Elle n'aurait pas compris, probablement

J'ai offert ce bout de mémoire à mon autre face, amnésique

C'est normal

Je me fais araignée

C'est normal

Bientôt, la guérison
Et de nouvelles images obsèderont mes paupières et de nouvelles histoires, mes neurones

Je me fais araignée

Je sais

Bientôt, la guérison
Bientôt, je ne saurai plus.

Je me fais araignée

Je tisse éternellement ma toile
Sans rancune envers les destructeurs
Je tisse et je tisse

Je suis l'araignée

Où que je sois
Mon destin est de tisser
Alors, c'est normal

mercredi, janvier 23, 2008

Tawa

"Si on n'était pas de vrais terroristes, on ne s'entendrait pas. Désormais, les faux terroristes de sang pullulent, à chaque jour son kamikaze, ses assassinats ciblés, ses meurtres sur listes; à chaque nuit ses embuscades, ses voitures ou ses camions piégés, sa consternante monotonie d'ambulances. Les méchants sont partout, les bons aussi, les victimes sont dans tous les camps, les familles sanglotent, Dieu reconnaîtra les siens, mais il est aussi débordé que les urgentistes dans les hôpitaux et les pompes funèbres. Avant-hier, boum. Hier, boum. Aujourd'hui, boum. Demain, boum-boum"

Philippe Sollers
Une Vie Divine

Juste là

Qu'écrire s'il n'y a rien à écrire et qu'il n'y a personne pour lire ce Rien.

Je m'affole sous mon masque. Je reste parallèle, comme Rien, à ce monde.

vendredi, janvier 04, 2008

Wake Up - Renouveau


Ma réserve de mots annuelle de nouveau alimentée, j'use de mes premières phrases pour souhaiter par cette nouvelle année un concentré de bonheur... Aux gentils qui le méritent... Aux vilains méchants pour qu'ils aient de quoi s'occuper :)

A bientôt, pour de nouvelles énigmes, toujours accessibles à ceux qui aiment imaginer.

vendredi, octobre 19, 2007

Offrande_ Double temps

Je n'aime pas attendre...
Le silence des grains du sablier m'insupporte
Alors je me demande pourquoi patienter tant d'années si le résultat est le même.
Préparer l'After? Ou le souvenir que l'on doit laisser chez les vivants -qui me suivront- , graver son nom dans une Mémoire collective?
Il s'agit peut-être d'un séjour offert, à optimiser, à customiser...

Je trie dans les options
J'ai bien le droit de savoir, non?

Moi... Et l'Autre... Qui aurait pu être moi... Qui aurait pu être l'Autre... En moi
Je subis

Je fixe les couleurs pour en imbiber mes souvenirs
Elles seront peut-être délavées par la pluie avant que j'en détourne le regard

Alors je vais m'endormir et laisser nus mes poignets
Pour agrandir tes rêves et rétrécir les miens

Je t'offre mon attente qu'étouffe mon impatience

Découvre ta vie dans le vert de mes veines

Passe tes mains sur tes joues pour garder l'empreinte de mon Rouge

Mélange tes grains aux miens pour tromper le temps.

dimanche, septembre 02, 2007

Magma

Convulsions
Filles de son absence

Volcans de mes nerfs

Les laves électriques tétanisent ma pensée

zOOm

Passage au crible

Capturer ses empreintes



Contorsions dans l'imagination
Pour cacher l'handicap

Je bafouille et lâche les mots des autres en attendant le dégel de ma voix
Opprimée par la malédiction de l'incompréhension sorcière

Je programme la mimique sereine
Et de l'intérieur du coprs , les convulsions réveillent le magma

Le rouge gicle et couvre le deuil d'espoir.

mardi, juillet 31, 2007

Recherche dans les regards
Fouillés un par un
De fond en comble
Tous les tiroirs
De la mémoire de l'oeil
Dans les débris des images cassées

La fin est certaine

Recherche des signes
A collecter dans une sacoche
A disperser sur la route
Pour retrouver le chemin du retour

Quand la fin sera atteinte

Recherche des raccourcis
Abréger la longueur des larmes
Désespérées de la difficulté du parcours
Respirer doucement
Inutile de s'essoufler

Puisque la fin est certaine

Bercer le coeur
Pour calmer ses battements
Cavalant à toute allure
Le tenir et l'arracher des mains de l'angoisse
le replacer tout doucement en lui contant son histoire préférée
Lui faire oublier ses plaies ouvertes par les épines de la fin
Le laisser renaître

Ou

L'Immortalité

dimanche, juillet 22, 2007

(In)conscient


Si le regret frappe à ma porte, dites-lui d'attendre dehors, que je m'apprête à le recevoir.

vendredi, juillet 13, 2007

Débordement

Ce soir, mes larmes je vous libère après ces longs mois de prison.

Je vous disperserai sur cet oreiller, et je vous raconterai les épisodes manqués dans le noir.

Vous coulerez sans retenue et vous réchaufferez mon visage dans votre glissement.

Je vous conterai mon coeur assourdissant, mon estomac qui se tord, mes mains qui tremblent, mes lèvres frémissantes de colère, mes veines prêtes à s'ouvrir, mon sang qui veut vous accompagner le temps de votre voyage avant de laisser à jamais mon corps étendu et léger.

Ce soir, je vous dirai ma solitude
Mes rêves si faciles, si impossibles
Mon silence qui comprime mon cerveau
Son amour qui me courbe le dos
Son amour caché dans mon ombre indétachable
Mes mains gercées par son absence
Mon corps clamant son contact
Son incompréhension
L'insécurité
L'insécurité pathologique
La culpabilité gratuite
La culpabilité
La culpabilité

Mes larmes, apprenez ma lâcheté, ma vie incertaine, ma peur de l'oubli, mon angoisse d'être un éternel passé menaçant mon coeur à chaque réveil, m'imposant la patience... en silence.

Ecoutez moi, sachez votre histoire, votre naissance après le big bang émotionnel, la raison de votre emprisonnement et celle de votre libération.

Mes larmes, je ne peux plus vous contenir. Je ne peux plus contenir quoi que ce soit. J'ai besoin du vide, d'insensibilité.

J'ai besoin de dormir, longtemps, très longtemps. De me réveiller et de retrouver un(son) sourire à mon chevet qui m'attend, qui m'embrasse, pour se fixer définitivement sur mes lèvres.

Ce soir, peu importent les mots, je ne veux plus faire attention, je veux juste vous libérer, pour que vous emportiez mes histoires, pour m'offrir la paix. Je suis fatiguée de passer mon temps à combattre le malheur, je veux juste côtoyer le bonheur, simplement.

Coulez à flots avec mes confessions, évaporez-vous et voyagez dans l'atmosphère. Ne me revenez plus, vous n'êtes plus les bienvenues.

mercredi, juillet 11, 2007

Troc


Si je pouvais échanger mon âme avec ce passant...



Mon âme qui te guette contre le sommeil serein

Reconnaitrais-tu le verso de mon visage?

Continuerais-tu à fouetter le versant de mon dos, à me marquer de l'intérieur?


Verrais-tu mon âme filer de mes yeux avant d'être remplacée par l'autre?

La suivrais-tu?
La récupèrerais-tu?
La garderais-tu chaudement dans tes bras avant de me la rendre?
Me la rendrais-tu?

Penserais-tu à échanger ton âme contre la mienne pour que l'on se reconnaisse ou que l'on aille?
Avant qu'un autre échange ait lieu?
Tant que c'est encore possible de se reconnaître...

Y penses-tu?

mercredi, juin 27, 2007

VocalYse


Obéis à mes paroles
Et touche le son de ma voix
Parcours-le du bout des doigts
Du bout des ongles
A la faire frissonner

Joue

Attrappe près de mon larynx mes cordes vocales
Serre les

Accroche-toi

Ma chanson va t'emporter au gré de ses notes

Caresse le vent de quelques pas de danse
Et laisse tes synapses s'engourdir

Accroche-toi
Et
continue
à
glisser

Il t'arriverait malheur de lâcher aussi tôt

Je te vois en transe
Yeux mis clos
Enivré par les accords

Ma complainte commence

Je la disperse comme une rumeur obsédante dans tes oreilles inconscientes
En bruit de fond

Je la murmure tout doucement en accompagnant la chanson de mon coeur saignant depuis mes cordes vocales

Ma voix suinte
Larmes de douleur
Sueur du solstice

Le volume baisse
Et les aigües ne sont plus audibles
Le timbre de ma voix ressemble désormais à un souvenir appelé du fond d'un puits

Ne t'accroche plus... Ma complainte doit toucher à sa fin.

mardi, juin 12, 2007

S/He

Son cœur plein à craquer

La phobie du vide le remplit à l’étirer

Pour le remplir encore

Il a mal

Et Elle lutte

Elle emprunte des forces aux objets, au néant, aux exemples, aux livres, aux discours, aux personnages

Elle arrache l’oxygène aux arbres

Il regarde le ciel, la bouche grande ouverte

Il attend son rendez-vous avec la pluie

Elle imite le sourire des gens heureux pour cacher le rictus de la douleur

Le décolle de ses lèvres et le fixe sur la bouche de l’autre

Qui lutte

Pour exister un jour de plus

En attendant que le sourire qu’Elle imite finisse par lui appartenir

Pour inspirer du vert

Et expirer le mal

Elle lutte

Contre les fils qui s’emmêlent autour de son cerveau

Il lutte

Pour que son regard continue à veiller sur Elle

Une minute de plus

Pour la minute d’après

Ils s'envoient leurs dernières pensées

Avant qu’elles ne soient ensevelies

Avant qu’elles ne deviennent cendre

jeudi, mai 10, 2007

Instinct de survie


J'ai peur de mourir
J'ai peur d'une déshydratation mentale
J'ai peur du vide

Et si l'encre devenait rare?
Et si les arbres refusaient de me fournir de quoi écrire?
Et si vous hantiez mon cerveau?
Et si vous étouffiez mes images?
Et si vous bloquiez mes pensées?

Et si vous décidiez de nouer ma langue?
Que je ne puisse même plus dicter mes paroles

Et si vous faisiez de moi un nègre?
Ou un scribe?
Que je n'écrive plus que ce que me dicteraient vos volontés?

Dictée sur dictée
Diktat sur mon esprit
Sur un fond de tic tac hypnotique

Je me couperais les doigts
Autant de doigts qu'il en faudrait

Je laisserais à mon sang la liberté de gicler sur les terres et sur les murs
D'écrire ce bon lui semblerait sur vos visages et vos corps
Il arrosera votre arrogance
Il tatouera vos rondeurs de marques irréversibles

Je me séparerai de mon esprit
Je le soufflerai dans un creux d'arbre
Il se nourrira de sève et de liberté
Sous le regard de vos griffes impuissantes

Mon plan est tracé
Je n'ai plus peur de mourir
Mon esprit est là
Peu importe le corps qu'il possède
Il saura fuir les dictées et fredonner ses propres refrains

Si vous êtes là
Attention à vos corps et ses orifices
Mon esprit rôde dans les parages...

lundi, avril 23, 2007

Message crypté

J'aimerais écrire jusqu'au sang
Parler jusqu'au dessèchement

Te dire..
te dire que...
Et que
Mais aussi que

Tu vois?
Je ne pourrais être plus claire
Plus lisible
Plus explicite

Je ne pourrai que répéter, répéter et répéter
Jusqu'à l'accablement

J'ai choisi mes mots, je les ai déversés et je n'en possède pas d'autres

Mes mots sont les meilleurs
Les reformulations seraient inutiles

Mes mots sont vrais, authentiques, originaux

Mes mots sont faciles, lisibles, compréhensibles

Mon encre est précieuse, indélébile

Ma voix
Je l'ai rincée et rincée, à la purifier
Ma voix est claire
Et mes mots sont fluides

M'entends-tu?
Me lis-tu?

As-tu compris que
Que
Et que
Mais aussi que

Dis moi que tu as compris
J'ai écrit à saigner

Ce serait trop dommage
Autant de feuilles ensanglantées
De salive évaporée
Et de mots incompris

Et je ne peux pas jeter ces piles de papiers noircis
Et je ne peux plus faire taire l'écho de ma voix résonnant dans ma tête

Je ne peux que répéter
Répéter
Répéter
Jusqu'au harcèlement

mercredi, avril 11, 2007

Lettre à Soleil


De ma fenêtre, il fait toujours gris

Et dans ma chambre, le froid pénètre les os

Tu comprends maintenant pourquoi je n'y entre que pour dormir

Dans ma chambre, le soleil ne passe jamais

Ou peut-être se cache t-il de ma vue
Ou peut-être profite t-il de mon absence pour passer sans laisser d'empreintes

J'ai essayé de le guetter, tu sais
Mais je crois qu'il a découvert mon plan
Je me suis cachée dans le placard et j'ai regardé à travers une petite fente

J'ai attendu
Attendu
Attendu
Mais il n'est pas passé

Peut-être ne m'aime t-il pas
Qu'as tu pu lui dire à mon sujet pour qu'il me haïsse autant?

Ou peut-être n'est il pas au courant de mon existence

Dois-je crier?
Dois je l'appeler
Ou dois je chuchoter tout doucement son nom et lui dire que je suis là
Que je l'attends
Depuis des années
Que je ne suis pas mauvaise
Que je ne demande pas l'exclusivité
Que je l'attends
Pour me chatouiller les yeux de ses rayons à l'heure du réveil
Pour m'effleurer de sa chaleur
Que je l'attends
pour un reflet de lumière dans mon sourire

Peut-être devrais-je lui écrire...
Oui sûrement!

Monsieur Soleil,

Non
et si c'était Madame Soleil?

Allons pour "Soleil" tout court

Soleil, Je t'attends tous les matins près de ma fenêtre. Mais je me réveille sur ce gris macabre qui peint ces horribles cernes sous mes yeux. Veux-tu faire un tour par ici? Je te laisse mon adresse. N'oublie pas quelques rayons et une vague de chaleur.

Ridicule, n'est ce pas?
J'ai essayé d'éviter ton sourire moqueur mais je le vois malgré tes efforts pour le dissimuler.

Je sais qu'il ne lira probablement jamais cette lettre, le vent en fera son cerf-volant sans fil

Je l'envoie tout de même... Qui sait!
En attendant
Fais de ma vitre ta toile
Dessine moi un soleil
Enorme
Doré
Rond
Plein
Brûlant
N'oublie pas le contour orange ruisselant de lumière
Et les rayons
Laisse les déborder sur les murs

Je veux raconter à mes amis mon bonheur
Leur expliquer ma couleur
Et leur dire:

De ma fenêtre, il ne fait jamais gris
Et dans ma chambre, la lumière transperce les corps

Dans l'espoir que Soleil reçoive un jour mon courrier

lundi, avril 02, 2007

Tapis rouge

Mon sang
Mes larmes
Et ma Terre

Ma Terre
Imbibée de ton sang
Que tu me laisses écraser de mes pas pressés

Ton sang que j'effleure à peine de mes semelles marquées
Mes pas qui touchent à peine le sol

Tu vois, je fais ce que je peux pour laisser ton sang intact

Même si la Terre assoiffée est impitoyable
Même si ton assassin s'en moque
Même si les autres t'ont déjà oublié

Mes larmes
Qui tracent leur chemin sur mon visage pour aboutir sur mes lèvres
Mes larmes
Recyclables

Mes larmes pleuvent
Sous des yeux qui pleurent ton sang et le mien

Mon sang
Qui attend d'accomplir sa destinée
Sur ma Terre ingrate

Ma Terre
Venge l'oubli par l'oubli
La sécheresse par le sang
La peine par les larmes

Tes larmes
Que tu m'as léguées avant de partir
Désormais m'appartiennent
Diluées dans les miennes

Et je continue notre chemin en abreuvant notre Terre de nos fluides mélangés.

mercredi, mars 28, 2007

Albinos


Blanc

Blanc
Epais
Opaque
Frigide
Rigide

Blanc albinos

Blanc
Sur des couches de blanc noirci par des mains souillées

Du blanc jusque la nausée
Du blanc puant l'eau de javel

Du blanc lavé aux powerballs bleus
Adouci au rose
Pour un blanc encore plus dégoulinant

Du blanc à vendre, du blanc à racheter, pour se racheter
Du blanc publicitaire
Achetez du blanc, mangez blanc, portez du blanc, blanchissez vos murs et votre intérieur

Poudrez les visages, grosses poupées de cire
Macérez vos peaux dans la blancheur fluide et ivoirienne
Blêmissez encore et encore jusqu'à obtenir le teint blafard jamais désiré

Débarrassez-vous de vos couleurs maudites
Jetez-les dans un un même sceau et mixez-les

Pour un blanc racoleur
Pour des rubans opalins momifiant vos corps laiteux

Je vous laisse jouir dans la lactescence bénite
Dans le tunnel aboutissant à la lumière
Et je regagne ma cachette jouer avec les djinns colorés.